L’Université Sigmund Freud se place, comme son nom l’indique, dans la mouvance du créateur de la psychanalyse. Elle se réfère en sa dénomination au signifiant viennois : elle est, en effet, la branche française de l’Université de Vienne, qui comporte, outre notamment les facultés de médecine et de « science de la psychothérapie », une faculté de psychologie où la psychopathologie a une place importante. Elle met la psychanalyse à l’épreuve de l’expérience clinique, de l’écoute du sujet d’une part, de la culture et de sa dynamique, d’autre part.
Elle forme essentiellement des psychologues, informés de la diversité des courants – diversité précieuse pour disposer des outils nécessaires à la pratique de la psychothérapie et/ou de la psychothérapie psychanalytique et pour se confronter à la complexité de ce que l’on appelle traitement psychique, impulsé par l’hypothèse de l’inconscient. Son originalité est de ne pas séparer l’écoute du symptôme, de sa souffrance et de sa signification, de la condition culturelle dans laquelle le symptôme émerge, comme moment de vérité. Depuis la constitution du sujet dans la structure familiale jusqu’à l’actualité du lien social et de la Culture en ses manifestations fondamentales et en ses enjeux.
Fidèle à son origine, la SFU se renouvelle, à partir de la rentrée de l’année 2019-2020, dans deux directions fondamentales.
En premier lieu, elle fonde un Laboratoire de recherche centré sur la trilogie Corps/Symptôme/Culture et actualisé par un séminaire doctoral d’échanges réunissant les enseignants-chercheurs et les étudiants aptes à la recherche, autour d’objets cliniques et de situations collectives. La référence à l’anthropologie psychanalytique, théorie de l’origine de la culture, du lien social et institutionnel, du religieux et du politique, de l’ancien et du nouveau malaise de la civilisation servant de boussole. Elle affirme ainsi sa vocation et sa dynamique transdisciplinaires.
En second lieu et en complément de cette spécialisation permettant l’approfondissement des principes de l’acte psychothérapeutique, elle s’ouvre au monde culturel vivant et à l’actualité, souhaitant occuper sa place dans le débat scientifique et porter les résultats de la recherche à la connaissance du public. Approfondissement et extension donc, désirant accompagner les changements dans le collectif, nouvelles conjonctures et « nouvelles pathologies », au moyen du regard sur le sujet de l’inconscient. Ce qui se manifestera par des projets de recherche, des journées d’études et des initiatives d’échanges aux plans national et international. Façon pour la pratique du symptôme de rester à la hauteur de la condition culturelle et de la subjectivité de son époque…
Paul-Laurent ASSOUN
Professeur Emérite des Universités
Président du Conseil scientifique de la SFU-Paris
Directeur du Laboratoire de recherche de la SFU-Paris