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Romain Gary de Gisèle Sarfati et Georges Escribano (2/2)

LA MORT DE ROMAIN GARY ÉTAIT-ELLE INSCRITE DANS SON SCÉNARIO DE VIE ?

Quand il a décidé de publier sous le pseudonyme Ajar, Romain Gary avait déjà accompli « sa mission », qui était le besoin de reconnaissance qu’avait sa mère. Nina était morte, mais depuis longtemps déjà elle était « mère d’un Chevalier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, diplomate, écrivain… ». Son fils lui avait même consacré un livre : La promesse de l’aube. C’était là le moteur du scénario de vie de Romain Gary qui s’est senti ensuite beaucoup plus libre.

Ayant « payé sa dette », il a pu s’autoriser à entrer dans la mélancolie et, au-delà d’une certaine intensité de souffrance, dans la désespérance.

Nina avait-elle compris l’angoisse de son enfant devant l’effort colossal qu’elle avait exigé de lui ?

Ajar, en russe, signifie « braise » ; mais, en verlan, c’est Raja : le cobra royal, dont la piqûre est mortelle. Comme le petit prince de Saint-Exupéry, Romain  Gary a choisi de mourir.

Dans Gros Câlin, M. Cousin a commencé par être étouffé par le python qui s’enroulait autour de lui, comblant ainsi sa solitude et son désert affectif.

Ajar va tuer Gary.

Lui, j’ai le sentiment que c’était différent. Qu’il n’y avait pas cette haine, cette peine de soi, soi à supporter, soi à endurer. Il avait − du moins le croyait-il − accompli son chemin. Était allé au bout d’une vie riche, abondante, multiple. Océanique à certains égards, par comparaison avec nos petites marées, clapotis d’eau douce. Il s’était pleinement exprimé, c’est ce qu’il a affirmé, même si j’ai la conviction qu’il aurait encore pu tant dire, tant          inventer. Si nous avions su l’aimer, si nous avions su le soutenir dans sa détresse, sa mélancolie, profonde mais masquée30.

écrit son fils, Alexandre Diego Gary.

La vie devant soi, dÉmile Ajar, a obtenu le prix    Goncourt, prix qu’un écrivain ne peut recevoir qu’une fois.

Si l’on sait que Romain Gary est Émile Ajar, quelle honte pour un Compagnon de la Libération, dont l’éthique doit être irréprochable ! Va-t-il faire du tort à « la seule tribu humaine à laquelle il ait appartenu à part entière », comme il l’écrit dans La nuit sera calme ?

En 1980, Romain Gary a publié Les cerfs-volants, que Jean-Marie Cartonné qualifie de « roman d’un cœur apaisé. Un des plus beaux. Un des plus sereins31 ». Peut-il aller plus loin dans l’aboutissement d’un roman ? A-t-il écrit son chef-d’œuvre ?

Le suicide de Jean Seberg l’a sans doute beaucoup éprouvé, même si son fils, Alexandre Diego, ne l’a jamais vu pleurer… Se cachait-il pour pleurer comme lorsqu’il était enfant ?

Après la mort de Jean, il n’écrira pratiquement plus.

On a souvent dit que Romain avait été persécuteur de Jean. Aurait-il dû l’encourager à écrire plutôt qu’à être actrice, comme l’a suggéré Denis Berry, son troisième mari ? Aurait-il dû cesser d’écrire pour être plus souvent avec elle ? Et ne plus fréquenter des personnes de son âge et donc beaucoup plus âgées que sa femme ? Nul doute qu’il se soit posé ces questions.

Romain Gary a aussi été critiqué pour les rôles qu’il a demandés à Jean d’interpréter dans les deux films qu’il a réalisés : Les oiseaux vont mourir au Pérou et Kill.

À la fin de son livre, Chien Blanc, il écrit :

Je ne suis pas découragé. Mais mon amour excessif de la vie rend mes rapports avec elle très difficiles, comme il est difficile d’aimer une femme que l’on ne peut ni aider, ni changer, ni quitter32.

Peut-être aussi n’avait-il pas envie de subir sa fin de vie et les concessions qu’il aurait dû faire :

Ou bien, peut-être un homme meurt-il lorsqu’il ne lui reste plus rien d’autre à faire. C’est un chemin qu’un homme prend lorsqu’il n’a plus où aller…33.

Vieillir ?

Catastrophe. Mais ça ne m’arrivera jamais. J’imagine que ce doit être une chose atroce, […]34.

Romain Gary a choisi sa mort. Il s’est suicidé le 2 décembre 1980. Il avait soixante-six ans. Son suicide a été prémédité et bien préparé. Son livre-testament, Vie et mort d’Emile Ajar, porte la date du 21 mars 1979 et, le 30 novembre 1980, Romain Gary a donné ses instructions concernant la manière dont ce livre devait être publié.

Leonid Kacev, son père du livret de famille, était mort à Auschwitz avec sa femme et ses deux enfants. Romain Gary avait eu le même patronyme qu’eux.

Yvan Mosjoukine était mort oublié, ruiné et malade, à l’âge de trente-neuf ans.

Nina était morte de maladie à l’âge de soixante-deux ans.

Jean Seberg s’était suicidée. Elle avait quarante ans.

Il n’y avait eu autour de Romain Gary que des morts précoces. Il avait dépassé l’âge de la mort de sa mère, de ses pères, de celle qui avait été sa femme aimée et la mère de son fils.

Peut-on trouver une autre interprétation à la lettre-testament reproduite quelques pages plus haut ?

Jour J

D Day, jour du débarquement longtemps préparé à l’avance ?

Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser  ailleurs.

Est-ce une dénégation, semblable à celle de Willie dans Les Clowns lyriques35 ? Préfère-il refouler la souffrance de cette séparation définitive d’avec la femme aimée ; séparation qui a pu raviver son angoisse anaclitique ?

Ou veut-il nous signifier : « No comment », j’en ai assez dit, circulez ! Cela est mon jardin secret ?

On peut mettre cela évidemment au compte d’une dépression nerveuse. Mais alors il faut admettre que celle-ci dure depuis que j’ai l’âge d’homme et m’aura permis de mener à bien mon œuvre littéraire.

Ce paragraphe témoigne d’une grande lucidité.

Alors pourquoi ? Peut-être faut-il chercher la réponse dans le titre de mon ouvrage autobiographique « La Nuit sera calme » ; je me suis enfin exprimé entièrement.

« La Nuit sera calme » est la phrase que prononçaient les aviateurs de l’escadrille Lorraine en regardant le ciel avant de partir en mission. La bombe que Romain Gary va lancer, est-ce son livre posthume Vie et mort d’Émile Ajar ?

Le suicide de Romain Gary était-il sa façon d’aimer Jean par-delà la mort ?

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Alexandre Arnette, 24 ans

"Un apprentissage intégratif de la Psychologie dans sa véritable dimension sociale."
5.0
2019-04-10T15:57:36+02:00
« Un apprentissage intégratif de la Psychologie dans sa véritable dimension sociale. »

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"En tant que thérapeute en formation, il est très intéressant de pouvoir être au contact d’une patientèle dès la quatrième année. Il est vrai que l’appréhension d’avoir des patients après nos études est diminuée grâce à la clinique ambulatoire. Nous rencontrons nos premiers patients accompagnés de professionnels qui savent nous guider et nous épauler."
5.0
2019-04-10T16:04:33+02:00
« En tant que thérapeute en formation, il est très intéressant de pouvoir être au contact d’une patientèle dès la quatrième année. Il est vrai que l’appréhension d’avoir des patients après […]

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5.0
2019-04-11T17:09:10+02:00
« Je suis étudiante à la SFU en 1ère année de Master. Ce que j’apprécie le plus dans cette école est l’interaction entre le corps professoral et les étudiants facilitée par […]

Marie-Lou, 21 ans

"J'ai choisi une université à taille humaine qui me permet de m'épanouir dans un cadre familial et amical."
5.0
2017-02-17T21:18:55+01:00
« J’ai choisi une université à taille humaine qui me permet de m’épanouir dans un cadre familial et amical. »

Sophie, 53 ans

"Un apprentissage unique qui nous pousse à avancer dans la connaissance de nous-mêmes."
5.0
2017-02-17T21:22:07+01:00
« Un apprentissage unique qui nous pousse à avancer dans la connaissance de nous-mêmes. »

Mounia, 45 ans

"Depuis que je suis à la SFU, je deviens actrice, et non plus spectatrice de ma vie."
5.0
2017-02-17T21:22:57+01:00
« Depuis que je suis à la SFU, je deviens actrice, et non plus spectatrice de ma vie. »

Anne, 46 ans

"Parce que je cherchais une formation appliquée, qui me prépare véritablement à recevoir des patients"
5.0
2017-02-17T21:26:20+01:00
« Parce que je cherchais une formation appliquée, qui me prépare véritablement à recevoir des patients »
5.0
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